20 août 2010 à 0h00. Temps de lecture: 2 min. Selon Breitbart, une femme musulmane poursuit Disneyland pour discrimination aux Etats-Unis, aprÚs qu'il lui a été indiqué qu'elle
Une femme portant le voile. Illustration — V. WARTNER / 20 MINUTES La cour d'appel de Versailles a annulĂ© jeudi le licenciement en 2009 d'une salariĂ©e sociĂ©tĂ© qui l'avait licenciĂ©e a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  lui verser euros Ă  titre d’ Minutes a demandĂ© Ă  ValĂ©rie Duez-Ruff, avocate experte du droit du travail et ancienne membre du Conseil de l’Ordre, de dĂ©crypter la lĂ©gislation autour du voile en entreprise. Ce jeudi, la cour d’appel de Versailles a annulĂ© le licenciement en 2009 d’une ingĂ©nieure de la sociĂ©tĂ© Micropole qui avait refusĂ© d’enlever son voile islamique. La cour a dĂ©clarĂ© le licenciement nul et condamnĂ© la sociĂ©tĂ© Micropole Ă  payer euros Ă  titre d’indemnitĂ© Ă  son ancienne employĂ©e, a indiquĂ© une source judiciaire. 20 Minutes a demandĂ© Ă  ValĂ©rie Duez-Ruff, avocate experte du droit du travail et ancienne membre du Conseil de l’Ordre, de dĂ©crypter la lĂ©gislation autour du voile en n’existe aucune loi spĂ©cifique sur le voile en entreprise. Celle-ci peut-elle nĂ©anmoins dĂ©cider, notamment dans son rĂšglement intĂ©rieur, de l’interdire ?Si dans le secteur public, la neutralitĂ© fait loi, dans le privĂ©, la situation Ă©tait moins tranchĂ©e. Cette longue procĂ©dure permettra au moins aux employeurs de clarifier leur position en instaurant des conditions d’application de la neutralitĂ©, notamment au travers du rĂšglement l’employeur peut prĂ©voir dans le rĂšglement intĂ©rieur de l’entreprise une clause de neutralitĂ© prohibant le port visible de tout signe politique, philosophique ou religieux sur le lieu de travail ». Toutefois, si l’employeur interdit le voile au travail, sa dĂ©cision ne doit pas ĂȘtre motivĂ©e par des critĂšres religieux mais par les consĂ©quences que ce vĂȘtement pourrait avoir en matiĂšre d’organisation, d’hygiĂšne ou de sĂ©curitĂ© au travail et si ces restrictions sont proportionnĂ©es au but sont les conditions pour une telle clause ?La Cour de cassation a posĂ© deux conditions Ă  la restriction de la manifestation des convictions. La premiĂšre est que cette clause doit ĂȘtre indiffĂ©renciĂ©e », ce qui signifie qu’elle ne peut pas viser qu’un seul culte ou une seule religion. La seconde condition est que cette rĂšgle ne peut s’appliquer qu’aux salariĂ©s en contact avec la un salariĂ© refuse de s’y conformer, l’employeur doit alors le reclasser en lui proposant un autre poste plutĂŽt que de le licencier. De fait, qu’est-il reprochĂ© prĂ©cisĂ©ment Ă  l’entreprise dans cette affaire ?La cour d’appel de Versailles a essentiellement sanctionnĂ© l’absence de devoir de neutralitĂ© dans le rĂšglement intĂ©rieur de l’entreprise. De ce fait, l’employeur ne pouvait s’en prĂ©valoir pour licencier sa salariĂ©e Ă©tait dĂ©jĂ  voilĂ©e lors de son embauche et ne s’en est jamais cachĂ©e. Une entreprise peut-elle ainsi rĂ©tropĂ©daler ?L’employeur affirmait avoir Ă©noncĂ© l’interdiction de port du voile Ă  l’oral lors du recrutement de l’ingĂ©nieure comme stagiaire en 2017. Un usage Ă©tabli au sein d’une entreprise peut ĂȘtre modifiĂ© sous certaines conditions, il est donc concevable qu’un employeur complĂšte ou rĂ©dige son rĂšglement intĂ©rieur si les nĂ©cessitĂ©s d’organisation le affaire peut-elle faire jurisprudence ? Y a-t-il eu d’autres cas prĂ©cĂ©demment ?On se souvient du prĂ©cĂ©dent Ă©tabli par la cour de cassation en 2014 dans l' affaire Baby-Loup, conditionnant l’interdiction du port du voile dans une entreprise privĂ©e Ă  deux conditions que cette interdiction figure explicitement dans le rĂšglement intĂ©rieur de l’entreprise et que l’employĂ©e concernĂ©e soit en contact avec le public.
685K j'aime, 405 commentaires. Vidéo TikTok de Redazere (@redazere) : « #greenscreen est ce que une femme peut enlever son voile devant son futur mari?
La Flandre vient d’avoir une idĂ©e gĂ©niale pour remĂ©dier Ă  la pĂ©nurie d’enseignants lever l’interdiction du voile ! C’est que de nombreuses jeunes femmes musulmanes, paraĂźt-il, sont titulaires d’un diplĂŽme d’enseignement mais ne trouvent pas de travail, parce qu’elles sont voilĂ©es et que la plupart des Ă©tablissements refusent que les enseignants portent des signes extĂ©rieurs de leurs convictions. Or, elles refusent de l’enlever, arguant de la libertĂ© religieuse que leur reconnaĂźt la voix s’élĂšvent donc pour rĂ©clamer que l’on mette fin Ă  cette interdiction. Car quel gaspillage de talents, rendez-vous compte ! Nous disposons en Flandre d’un vĂ©ritable vivier d’enseignantes dĂ»ment formĂ©es, et par ailleurs 3 000 postes sont Ă  pourvoir. L’équation est simple
 Savoir-ĂȘtre » de l'enseignantSimple en effet, mais peut-ĂȘtre trop simple, en ce qu’elle ne tient aucun compte des motifs pour lesquels tant d’écoles flamandes interdisent aux enseignants le port d’un signe religieux – Ă  l’instar, d’ailleurs, de la rĂšgle qui prĂ©vaut dans l’ensemble de l’enseignement francophone et qui interdit aux enseignants, en vertu du dĂ©cret neutralitĂ©, de tĂ©moigner de leur prĂ©fĂ©rence pour un systĂšme 
 religieux ».Or, admettre qu’un enseignant affiche, devant ses Ă©lĂšves, ses convictions religieuses, c’est considĂ©rer que la neutralitĂ© ne fait pas partie des compĂ©tences requises pour enseigner. C’est partir du principe qu’un bon enseignant est un enseignant qui maĂźtrise les savoirs qu’il lui incombe de transmettre, voire est dotĂ© d’un certain nombre de compĂ©tences strictement pĂ©dagogiques, mais exclure du champ de ces compĂ©tences ce que les pĂ©dagogues appellent un savoir-ĂȘtre ». Celui, prĂ©cisĂ©ment, qui permet Ă  l’enseignant de dissocier sa personne privĂ©e, porteuse de convictions, d’engagements et de prĂ©fĂ©rences personnelles variĂ©s, et la fonction qu’il de neutralitéÀ la question Pourquoi ne pourrait-on pas enseigner avec un voile ? », une autre question me paraĂźt donc devoir ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e Pourquoi des enseignantes diplĂŽmĂ©es refusent-elles d’enlever leur voile Ă  l’école ? ».PosĂ©e sous cet angle, la question ferait certainement Ă©merger des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pour le moins Ă©clairants, certes plus embarrassants que le sempiternel mantra Mon voile, ma libertĂ© » encore scandaleusement vĂ©hiculĂ© par la toute rĂ©cente campagne du Conseil de l’ il est pour le moins curieux qu’à l’heure oĂč fleurissent tant de thĂ©ories sur le savoir-ĂȘtre et la communication non verbale, il faille batailler pour faire admettre qu’afficher sa conviction religieuse devant ses Ă©lĂšves, tout au long de l’annĂ©e, est un acte de communication Ă  part entiĂšre qui dit quelque chose de soi. Et que ce quelque chose », outre qu’il n’a simplement pas sa place dans la relation pĂ©dagogique, a nĂ©cessairement Ă  voir, par quelque bout qu’on le prenne, avec le rapport au dogme religieux d’une part, avec le corps fĂ©minin de l’ fondamentalement encore, le refus de se dĂ©partir de ses signes religieux devant ses Ă©lĂšves signe un refus de voir le religieux peu ou prou assignĂ© Ă  la sphĂšre privĂ©e. En un mot comme en cent un refus de la sĂ©paration du politique et du religieux dont nous savons pourtant qu’il est la condition de possibilitĂ© de la paix LIRE AUSSI DerriĂšre la campagne pro-voile du Conseil de l’Europe, la galaxie des frĂšres musulmans Lescousins de quelque degrĂ© que ce soit ne font pas partie des gens devant lesquels on peut enlever le voile. Wassalāmou 'alaykoum wa rahmatoullāh. RĂ©pondre Citer C Le cauchemar peut devenir rĂ©alitĂ©. L’extrĂȘme droite, sans doute, n’a jamais Ă©tĂ© aussi forte Ă  la veille d’une Ă©lection prĂ©sidentielle. Alors pour bien saisir les dommages, pour certains irrĂ©versibles, qu’une prĂ©sidence Le Pen causerait au corps social et Ă  nos libertĂ©s, Mediapart a interrogĂ© des dĂ©fenseurs et dĂ©fenseuses des droits des personnes Ă©trangĂšres, des musulmanes et des personnes LGBT, des droits des femmes, des enfants et des travailleurs et travailleuses, des reprĂ©sentantes de la justice et de l’éducation, des militantes engagĂ©es contre la prĂ©caritĂ© et les violences policiĂšres, en posant une seule question que provoquerait, trĂšs concrĂštement, une victoire de l’extrĂȘme droite le 24 avril prochain ? RĂ©ponse Ă  treize voix. Nathalie Tehio, avocate et membre du bureau de la Ligue des droits de l’homme LDH MĂȘme si l’on assiste Ă  une accĂ©lĂ©ration de la rĂ©pression et de la surveillance depuis les annĂ©es Sarkozy, en particulier ces deux derniĂšres annĂ©es, le programme de l’extrĂȘme droite reprĂ©sente une vraie rupture le cadre d’un État de droit est menacĂ©. Leur logique, c’est de s’affranchir de toute garantie et de recours possible aux juges. C’est l’instauration d’un État policier, oĂč la police dĂ©termine ce qu’elle peut faire. On lui donne un serait le cas avec la “prĂ©somption de lĂ©gitime dĂ©fense des policiers”. La loi prĂ©voit dĂ©jĂ  de nombreux cas de lĂ©gitime dĂ©fense lorsque les policiers font usage de leur arme. Dire que ce n’est pas suffisant, comme Marine Le Pen, c’est vouloir en faire une prĂ©somption indiscutable. Les policiers pourront s’affranchir des conditions qui encadrent l’usage de leur arme ou de la force en gĂ©nĂ©ral. CĂ©dric Chouviat, par exemple, a Ă©tĂ© tuĂ© Ă  l’occasion d’un simple contrĂŽle routier si l’extrĂȘme droite passe, sa famille ne pourra pas porter plainte contre les policiers. Alors qu’il est dĂ©jĂ  trĂšs difficile de faire reconnaĂźtre des violences policiĂšres, ça deviendrait quasi mesure effrayante, qui assoirait encore le pouvoir discrĂ©tionnaire des forces de l’ordre la possibilitĂ© qui leur serait donnĂ©e de porter plainte pour des attaques dont ils seraient victimes, tout en prĂ©servant leur anonymat dans les procĂ©dures. Cela ne laisserait aucune possibilitĂ© pour la personne mise en cause de vĂ©rifier la vĂ©racitĂ© des faits qui lui sont reprochĂ©s. En plus, les violences contre les forces de l’ordre entraĂźnant moins de 8 jours d’ITT sont passibles depuis janvier 2022 de 5 ans d’emprisonnement. Autrement dit vous pourrez prendre 5 ans de prison ferme pour avoir poussĂ© un policier dont vous ignorerez mĂȘme l’identitĂ©. » Marine Le Pen en meeting Ă  Perpignan, le 7 avril 2022. FanĂ©lie Carrey-Conte, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de La Cimade droits des migrantesLes candidats d’extrĂȘme droite proposent une vision fantasmĂ©e et dangereuse », fondĂ©e sur l’idĂ©e qu’il serait possible d’éliminer les migrations. Selon FanĂ©lie Carrey-Conte, leurs programmes tendent ainsi Ă  une limitation Ă  l’extrĂȘme » de l’immigration fin de l’automaticitĂ© du regroupement familial et de l’acquisition automatique de la nationalitĂ© française par mariage, rĂ©duction du nombre de naturalisations, impossibilitĂ© de rĂ©gulariser les personnes en situation irrĂ©guliĂšre
 Tout est rĂ©flĂ©chi pour rendre l’accĂšs au sĂ©jour le plus restrictif possible, dans une logique de “machine Ă  expulser” gĂ©nĂ©rant un climat de peur permanent pour les Ă©trangers. » Le droit d’asile serait vidĂ© de sa substance, avec l’externalisation des procĂ©dures traitĂ©es dans les pays d’origine ou des pays tiers et de profondes restrictions, et le droit du sol serait remis en question. À rebours du principe constitutionnel d’égalitĂ©, la “prĂ©fĂ©rence nationale” entraĂźnerait des privations dramatiques d’accĂšs au travail, aux prestations familiales ou au logement. » Bien loin de l’inconditionnalitĂ© des droits humains et la mise en avant d’une humanitĂ© commune » dĂ©fendues par La pouvoir, cette idĂ©ologie accĂ©lĂšrerait la libĂ©ration de paroles racistes et xĂ©nophobes, gĂ©nĂ©rant des actes de discrimination envers les personnes Ă©trangĂšres. Cela mĂšnerait Ă  une fracturation accrue de la sociĂ©tĂ©, Ă  des tensions sociales toujours plus exacerbĂ©es et Ă  des rĂ©gressions sociales et dĂ©mocratiques majeures pour des millions de personnes », conclut FanĂ©lie Carrey-Conte. En comptant malgrĂ© tout sur les capacitĂ©s de rĂ©sistance de la sociĂ©tĂ© Parisot, prĂ©sidente de l’Union syndicale des magistrats majoritaire On a du mal Ă  apprĂ©hender comment le programme de Marine Le Pen pourrait ĂȘtre applicable. Doubler en cinq ans nombre de magistrats, c’est trĂšs ambitieux mais irrĂ©alisable. Pour ce qui est des peines, le recours gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  des peines de prison ferme, prĂ©sentĂ©es comme la seule sanction efficace, la rĂ©duction des amĂ©nagements de peines et les courtes peines effectuĂ©es en prison, tout cela rendrait trĂšs insuffisantes les 85 000 places de prison qui figurent Ă  son programme. Quant Ă  la prĂ©somption de lĂ©gitime dĂ©fense pour les forces de l’ordre, c’est extrĂȘmement dangereux. Elle lĂ©gitime toute violence policiĂšre ou presque. Cela ne nous paraĂźt pas de nature Ă  amener plus de sĂ©curitĂ©. »Nils Monsarrat, secrĂ©taire national du Syndicat de la magistrature C’est trĂšs difficile de se prononcer sur ce que deviendrait l’exercice professionnel des magistrats si Marine Le Pen Ă©tait Ă©lue, car il y a un grand flou autour de son programme sur la justice – elle a assoupli son discours, mĂȘme si les fondamentaux restent. Elle met en avant une augmentation du recrutement des magistrats comme tous les candidats, ou presque, un mode de recrutement modifiĂ©, et surtout un durcissement lĂ©gislatif avec une diminution de la marge de manƓuvre des magistrats. ConcrĂštement, cela risque de poser de grosses difficultĂ©s. On risque de perdre une marge d’adaptation aux situations individuelles, de se retrouver face Ă  des situations aberrantes du type “peines planchers”, des incarcĂ©rations trĂšs brĂšves, et moins d’amĂ©nagements de risque d’aggraver la situation, avec beaucoup plus d’incarcĂ©rations et beaucoup moins de prĂ©vention et de rĂ©insertion. Les consĂ©quences de ce programme, ce serait de courtes peines d’emprisonnement, supposĂ©ment “au nom du bon sens’, c’est la rhĂ©torique habituelle de l’extrĂȘme droite. Or toutes les Ă©tudes dĂ©montrent que les courtes peines sont criminogĂšnes, qu’elles dĂ©sinsĂšrent et provoquent de la rĂ©cidive. Par ailleurs, les sorties sĂšches en fin de peine se multiplieraient ; or, l’amĂ©nagement de peine est essentiel pour Ă©viter que les gens rĂ©itĂšrent une infraction. La seule logique de ce programme reviendrait Ă  construire toujours plus de prisons et d’enfermer Ă©ternellement les gens. Ce serait la fin de l’État de droit. »Marie-Aleth Grard, prĂ©sidente d’ATD-Quart Monde Les programmes de l’extrĂȘme droite ne sont pas du tout favorables aux plus vulnĂ©rables, mĂȘme s’ils ont l’air sĂ©duisants lorsqu’on en fait une lecture rapide. Marine Le Pen fera le tri entre les “bons” et les “mauvais” pauvres, puisque ne seront aidĂ©s que ceux qui possĂšdent une carte d’identitĂ© française. À l’heure actuelle, le non-recours aux droits [faute d’information suffisante des bĂ©nĂ©ficiaires, Ă  cause de procĂ©dures complexes, etc. – ndlr] est important et je crains que ce soit plus le cas encore avec le Rassemblement national beaucoup de personnes auront peur de demander ce Ă  quoi elles ont droit. L’extrĂȘme droite veut rĂ©duire les droits fondamentaux des Ă©trangers qui permettent aux plus vulnĂ©rables d’avoir une vie Ă  Ă©gale dignitĂ© des autres, veut leur interdire l’accĂšs aux prestations sociales, aux soins, Ă  l’emploi, Ă  un logement digne et durable, Ă  l’éducation pour les enfants. On imagine trĂšs bien ce que cela peut signifier pour les gens du voyage par exemple. Alors que c’est dĂ©jĂ  bien compliquĂ© pour eux, leur vie pourrait devenir encore plus difficile. À ATD Quart Monde, nous n’avons pas rencontrĂ© les reprĂ©sentantes de l’extrĂȘme droite pendant la campagne, nous ne dialoguons pas avec eux. »Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de l’Inter-LGBT Le risque est bien rĂ©el, on le constate tous les jours en tant que militantes, Ă  l’échelle locale. Quand il y a des Ă©lus RN dans les conseils municipaux ou rĂ©gionaux, ils s’opposent systĂ©matiquement aux demandes de financements sur des thĂ©matiques LGBTQI+. Si demain, on a des gens de cet acabit-lĂ  Ă  la tĂȘte du pays, ce sera trĂšs compliquĂ© de continuer de fonctionner correctement. On a peur que l’extrĂȘme droite fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empĂȘcher le peu de prĂ©vention qui continue d’exister. Quand on voit leur intĂ©rĂȘt pour des pays comme la Hongrie de Viktor OrbĂĄn, on peut craindre une loi “anti-propagande LGBT” par exemple. En ce qui concerne la PMA, Éric Zemmour a annoncĂ© qu’il reviendrait dessus. Vu les difficultĂ©s qu’on a eues Ă  faire Ă©merger cette loi [qui a ouvert l’accĂšs aux femmes seules et couples lesbiens –ndlr], ce serait catastrophique, cela redirigerait tout un tas de couples vers l’étranger, devant payer des sommes indĂ©centes. Pour le mariage pour tous, je ne crois pas trop que l’extrĂȘme droite reviendrait dessus – cela m’étonnerait, du moins. Marine Le Pen a dit qu’elle voulait faire un moratoire de 3 ans sur les questions sociĂ©tales. Mais Ă  partir du moment oĂč vous avez des gens qui considĂšrent que les discours progressistes que portent les assos LGBT sont nuisibles, tout est possible. Ils sont prĂȘts Ă  tout. »Sihem Zine, prĂ©sidente d’Action droits des musulmans Je suis effrayĂ©e », s’alarme la militante d’une des derniĂšres associations de dĂ©fense des droits des musulmans non dissoute par le gouvernement. Ce n’est pas tant le programme de Marine Le Pen qui l’inquiĂšte que son idĂ©ologie En cas d’élection, elle aurait dĂ©jĂ  dans notre droit tous les outils Ă  sa disposition il y a dĂ©jĂ  la dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ©, dĂ©jĂ  le retrait des titres de sĂ©jour, dĂ©jĂ  le gel des avoirs, dĂ©jĂ  la fermeture de lieux de culte, dĂ©jĂ  les Micas [les mesures administratives permises par la loi SILT de 2017 comme l’obligation de ne pas quitter une zone gĂ©ographique donnĂ©e – ndlr], la sociĂ©tĂ© civile musulmane a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© quasiment Ă©radiquĂ©e
 Elle n’aura qu’à appuyer sur l’accĂ©lĂ©rateur par rapport Ă  ce qu’a fait GĂ©rald Darmanin. Cela fait des annĂ©es que nous nous battons contre une batterie de dispositions sur lesquelles nous alertions “Imaginez qu’elles tombent entre de mauvaises mains.” » Concernant le projet de rĂ©fĂ©rendum sur l’immigration et l’identitĂ© promis par Marine Le Pen, Sihem Zine estime que, dans les faits, ça ne changera pas grand-chose. Mais elle va inscrire la discrimination dans la Constitution ». Et puis, concernant le projet d’interdiction du port du voile uniforme islamiste » selon Le Pen dans l’espace public, elle s’inquiĂšte Elle va faire quoi, leur mettre une amende ? Les mettre en prison ? Leur arracher leur voile ? Il va forcĂ©ment y avoir des accrochages et des situations qui vont dĂ©gĂ©nĂ©rer. » Quand on voit dĂ©jĂ  le projet de loi visant Ă  combattre les idĂ©ologies islamistes qu’elle avait dĂ©posĂ© en 2021, j’ai peur, poursuit Sihem Zine. Marine Le Pen mĂ©lange immigration et islamisme. Elle va instaurer un ordre moral, et si une association ne le respecte pas, ce sera la dissolution, la privation des droits civils. Tous les rĂ©seaux sociaux, les sites Internet vont ĂȘtre surveillĂ©s. Les policiers risquent Ă©galement d’avoir carte blanche. Des jeunes risquent de se faire tabasser dans la rue. Les groupuscules d’extrĂȘme droite, eux, vont avoir un sentiment d’immunitĂ© et s’en donner Ă  cƓur joie. »GrĂ©gory Chambat, enseignant Ă  Mantes-la-Ville et syndicaliste Sud Éducation, auteur de L’école des rĂ©ac-publicains la pĂ©dagogie noire du FN et des nĂ©oconservateurs » L’éducation est une obsession historique de l’extrĂȘme droite depuis 150 ans et la mise en place de l’école publique. Elle en a toujours fait un terrain d’intervention, pour faire avancer ses idĂ©es contre l’égalitĂ© et l’émancipation. Ils veulent mettre au pas l’éducation, en faire l’un des outils de leur idĂ©ologie. Cela se voit dans l’enseignement de l’histoire par exemple ce qui compte, ce n’est pas la transmission d’une histoire vĂ©rifiĂ©e, scientifique, seulement de construire un roman national. La victoire de l’extrĂȘme droite, ce serait la fin de la libertĂ© pĂ©dagogique, puisqu’elle veut remplacer la pĂ©dagogie par du dressage. Elle a la nostalgie d’une Ă©cole avec un enseignement autoritaire, vertical, uniforme [Marine Le Pen veut par exemple renforcer l’exigence de neutralitĂ© absolue » des enseignantes, accroĂźtre le pouvoir de contrĂŽle des inspections en la matiĂšre » et sanctionner les professeurs qui ne signalent pas les cas problĂ©matiques » – ndlr]. Cette nostalgie, c’est en rĂ©alitĂ© celle d’un systĂšme Ă©ducatif de sĂ©grĂ©gation sociale. À chaque fois que Zemmour parle de l’école, c’est pour dĂ©noncer une idĂ©ologie antiraciste ou les questions du budget, il y a quelque chose de trĂšs significatif dans le programme de Marine Le Pen [qui prĂ©tend accroĂźtre significativement » les heures de cours en primaire mais prĂ©voit aussi de renforcer l’orientation prĂ©coce des Ă©lĂšves » et de transformer le brevet en examen d’orientation post-3e » – ndlr] elle entend rĂ©duire les effectifs dans l’Éducation nationale, mais ceux des personnels non enseignants, c’est-Ă -dire administratifs, de cantine, secrĂ©taires... En clair enlever tout ce qui ne se voit pas, mais qui est essentiel au bon fonctionnement d’un Ă©tablissement. »Marylie Breuil, militante fĂ©ministe au collectif Double peineCette ancienne porte-parole de NousToutes s’alarme, en cas de victoire de l’extrĂȘme droite, d’un recul trĂšs net en termes d’avancĂ©es des droits des femmes et de lutte contre les violences sexuelles », jugeant les programmes des deux candidats en lice trĂšs dangereux », tant pour la prĂ©servation des droits des femmes que pour l’acquisition des droits manquants. Ils ne proposent aucune mesure concrĂšte pour lutter contre les violences sexuelles, et cette lutte est instrumentalisĂ©e en disant que les violences seraient perpĂ©trĂ©es par des personnes Ă©trangĂšres, alors que tous les chiffres montrent que les auteurs de violences sont issus de tous les milieux sociaux. Éric Zemmour est par ailleurs accusĂ© d’agressions sexuelles par huit femmes ; il n’est pas le seul, mais avoir un prĂ©sident mis en cause pour de tels faits serait un crachat aux visages des victimes ». Plus largement, les deux candidats sont opposĂ©s Ă  la PMA, au mariage pour tous et toutes, et favorables Ă  l’interdiction du voile dans l’espace public, ce qui est une entrave au droit des femmes de disposer de leur corps, Ă  leur libertĂ© de s’habiller comme elles le souhaitent. » De fait, dans les programmes de Le Pen comme de Zemmour, les droits des femmes ne sont abordĂ©s qu’à travers le prisme de la famille mesures en faveur de la natalitĂ©, opposition donc Ă  la PMA et la GPA et de la sĂ©curitĂ© lutte contre le harcĂšlement de rue » et les violences conjugales. Rien sur les inĂ©galitĂ©s femmes-hommes qui ne sont Ă©voquĂ©es qu’en lien avec l’islamisme ou la charia, ni sur les discriminations Le Pen s’est, au fil des annĂ©es, opposĂ©e aux avancĂ©es rĂ©centes en matiĂšre de droits des femmes lois instaurant la paritĂ© elle a depuis changĂ© d’avis, fĂ©minisation des titres, allongement des dĂ©lais d’IVG, etc. En 2012, elle avait dĂ©noncĂ© les avortements de confort » et plaidĂ© pour le dĂ©remboursement de l’IVG en cas de choix budgĂ©taire Ă  faire ». Quant Ă  Éric Zemmour, l’essentiel de son programme concernant les femmes repose sur une dĂ©fense de la complĂ©mentaritĂ© des sexes », de la famille » et la dĂ©nonciation de la propagande idĂ©ologique de certains lobbies » qui menaceraient ses fondements ».Marion Tambourindeguy et Marie Petruzzi, mĂ©decins du ComitĂ© pour la santĂ© des On ne pensait pas que son programme Ă©tait aussi brutal, ça fait froid dans le dos », rĂ©agissent les deux gĂ©nĂ©ralistes. En rĂ©duisant les possibilitĂ©s pour les exilĂ©es de dĂ©poser une demande l’asile, Marine Le Pen leur retirera de facto la protection maladie universelle accessible aujourd’hui aux demandeurs d'asile. La suppression de l’aide mĂ©dicale d’État AME, par ailleurs, privera les sans-papiers d’accĂšs aux soins. Or, le milliard d’euros engagĂ©s pour l’AME est utile Plus on retarde les soins des malades, plus ils y ont recours en urgence, et plus cela coĂ»te cher. Nos patients sont atteints de maladies cardiovasculaires, mais aussi de troubles psychiques, car beaucoup ont Ă©tĂ© victimes de violences, surtout les femmes. »L’élection de Le Pen serait donc une catastrophe », le dĂ©tricotage des droits irait encore plus vite », mais l’accueil des personnes exilĂ©es est mis Ă  mal depuis des annĂ©es », tiennent Ă  rappeler les deux mĂ©decins. Aux rĂ©formes de Le Pen, elles opposeraient la dĂ©ontologie mĂ©dicale qui demande de soigner toute personne sans discrimination ». Et mĂȘme si la prĂ©sidente du RN menace de sanctions pĂ©nales » les gens aidant des sans-papiers pour quelque motif que ce soit », on rĂ©sisterait », Debay, CGT, responsable du collectif confĂ©dĂ©ral chargĂ© des luttes contre les idĂ©es d’extrĂȘme droiteParce qu’elle nourrit une haine du syndicalisme », l’extrĂȘme droite voudrait cantonner les syndicats Ă  l’entreprise, pour qu’ils ne s’impliquent surtout pas dans la vie de la citĂ© » ; elle entend mĂȘme le moraliser, ce qui fait craindre le pire ». Selon Pascal Debay, qui forme des syndicalistes sur le sujet et publie des fiches pratiques, la tĂąche de dĂ©cryptage n’est pas simple les questions Ă©conomiques et sociales sont le cƓur de l’ambition de normalisation du RN ». Marine Le Pen est en train de capter la colĂšre sociale » mais ne propose que des recettes libĂ©rales ». Et son projet, centrĂ© sur la prioritĂ© nationale, ne fera que diviser » les salariĂ©es. L’extrĂȘme droite pointe l’immigrĂ© pour mieux servir les exploiteurs », poursuit celui qui ne voit rien de social » dans le projet du RN. Le Pen ne dit rien sur les salaires, Ă  part baisser les cotisations. Rien sur la rĂ©duction du temps de travail. Elle refuse d’augmenter le Smic. Et sur les retraites, ce n’est pas progressiste pour partir Ă  60 ans, il faudrait travailler 40 ans. Cela s’adresse Ă  une extrĂȘme minoritĂ©. » Lyes Louffok, militant des droits de l’enfant Ce qui m’inquiĂšte le plus, c’est le sort des MNA [mineurs Ă©trangers non accompagnĂ©s, dont la prise en charge est confiĂ©e aux services de l’aide sociale Ă  l’enfance de chaque dĂ©partement – ndlr]. Marine Le Pen les voit comme un poids, comme s’ils Ă©taient responsables de l’explosion du systĂšme de protection de l’enfance. Ce discours est abject et faux scientifiquement. Au nom de la “prioritĂ© nationale”, elle mĂšnerait une politique clairement raciste en remettant en cause, Ă  leur Ă©gard, le principe de “prĂ©somption de minoritĂ©â€, prĂ©vu par la convention internationale des droits de l’enfant un enfant doit ĂȘtre prĂ©sumĂ© mineur le temps que des investigations soient menĂ©es [pour vĂ©rifier son Ăąge – ndlr]. Ces investigations sont dĂ©jĂ  trĂšs maltraitantes en France avec des tests osseux, etc., mais Marine Le Pen ne ferait qu’aggraver la situation. Cette inquiĂ©tude est aussi liĂ©e Ă  sa promesse de “recentraliser” la protection de l’enfance [afin que l’État reprenne la main sur les dĂ©partements – ndlr]. Cette “recentralisation” de l’ASE, c’est l’une de nos revendications de longue date – un prĂ©alable Ă  toute rĂ©forme systĂ©mique. Mais chez Marine Le Pen, ce serait un moyen de s’assurer que l’accĂšs Ă  une protection est partout restreint pour les MNA au lieu de les protĂ©ger, elle les laisserait en Ă©tat de dĂ©shĂ©rence totale, livrĂ©s Ă  tous les dangers. À tout prendre, si le RN arrivait au pouvoir, je prĂ©fĂšrerais encore que les dĂ©partements conservent la responsabilitĂ© de l’ASE. »Danyel Dubreuil, coordinateur d’une plateforme de lutte contre la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique baptisĂ©e RĂ©novons ! » RĂ©seau Action Climat, Fondation AbbĂ© Pierre, Enercoop... Sur la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique, problĂ©matique qui touche 12 millions de Françaises et de Français, Le Pen comme Zemmour restent dans l’incantatoire. Parce que vu le nombre d’emplois Ă  crĂ©er pour la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique, cela les amĂšnerait sur un terrain oĂč ils n’ont pas envie d’aller, quand on sait d’oĂč est originaire la main-d’Ɠuvre du BTP, et sachant que, dans l’histoire, ce sont les immigrĂ©s qui ont reconstruit la France de l’aprĂšs-guerre. RĂ©nover les passoires Ă©nergĂ©tiques, tout en faisant en sorte que les plus pauvres ne soient pas confrontĂ©s Ă  des coĂ»ts insurmontables, cela nĂ©cessite beaucoup d’aides et d’investissements publics qui ne sont pas dans le logiciel de l’extrĂȘme droite. Par ailleurs, notre travail de dĂ©tection et d’accompagnement des mĂ©nages en prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique est portĂ© par un maillage associatif ; or, via les expĂ©riences municipales, on sait quelles relations entretient le RN avec les associations, en leur imposant, notamment, de ne travailler qu’avec certains publics. De mĂȘme, on sait que l’extrĂȘme droite veut insĂ©rer dans tout systĂšme d’aide des Ă©lĂ©ments de discrimination, de prĂ©fĂ©rence nationale. Sachant que les prĂ©caires Ă©nergĂ©tiques se situent notamment dans les Ăźlots de pauvretĂ© des zones urbaines denses, oĂč sont historiquement concentrĂ©es les personnes issues de l’immigration et/ou de la colonisation, une victoire de l’extrĂȘme droite serait un dĂ©sastre social sur le front de la rĂ©novation, du climat et de la lutte contre la pauvretĂ©. Idem pour toutes les personnes qui sont parvenues Ă  accĂ©der Ă  la propriĂ©tĂ© aprĂšs la deuxiĂšme voire troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, et dont les petits pavillons Ă  cinquante kilomĂštres du centre des mĂ©tropoles ou dans les territoires pĂ©riurbains sont des passoires Ă©nergĂ©tiques. » LesĂ©tablissements publics d'enseignement supĂ©rieur ne sont en aucun cas mentionnĂ©s, et se situent donc en dehors du champ d'application de la loi sur le voile. Mais ils restent soumis au
Femme voilĂ©e au conseil rĂ©gional un "esclandre agressif et contre-productif", dit Polony 000312 Femme voilĂ©e au conseil rĂ©gional un "esclandre agressif et contre-productif", dit Polony 000312 L'intervention d'un Ă©lu RN prenant Ă  partie vendredi une mĂšre voilĂ©e lors d'une sĂ©ance du conseil rĂ©gional de Bourgogne-Franche-ComtĂ© a relancĂ© la querelle sur le voile, en particulier lors de l'accompagnement des sorties scolaires. Pourquoi la France voit-elle ressurgir ces polĂ©miques en permanence ? Tout dĂ©bat est lĂ©gitime, mais dans ce cas, on est reparti Ă  zĂ©ro. La polĂ©mique lancĂ©e par Julien Odoul est un cadeau magistral pour tous ceux qui essayent de nous dire qu'il y aurait une discrimination contre tous les musulmans en France, que les femmes voilĂ©es seraient stigmatisĂ©es. Car tout y est de fait devant des enfants, dont son fils, façon humiliation publique. En fait, c'est un esclandre agressif et contre-productif par excellence. Parce que, rappelons-le, les accompagnatrices de sorties scolaires ont pour l'instant le droit de porter un voile. Alors 66% des Français, selon l'Ifop, sont pour une interdiction, mais pour l'heure elle n'a pas court. En 2012, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, avait rĂ©digĂ© une circulaire interdisant les signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires, mais Najat Vallaud-Belkacem Ă©tait revenue dessus. Depuis qu'il est lĂ , Jean-Michel Blanquer essaye de les interdire Ă  nouveau, sans recourir Ă  la loi pour ne pas crisper encore un peu plus, mais surtout il est contredit au sein mĂȘme du gouvernement par Sibeth Ndiaye, la porte-parole, qui trouve que cela ne pose pas de problĂšmes. Pourquoi ces dĂ©saccords gouvernementaux?D'abord, parce que la laĂŻcitĂ© est de moins en moins bien comprise dans sa conception philosophique. Beaucoup veulent la rĂ©duire Ă  une dimension juridique, la neutralitĂ© du service public, avec l'idĂ©e que les parents seraient des usagers. Or, la RĂ©publique fait de l'Ă©cole, non pas un service public, mais un lieu d'Ă©mancipation par le savoir, donc d'apprentissage de la libertĂ©. Ce qui nĂ©cessite l'absence de tout affichage partisan. C'est pour cela que le voile est interdit pour les Ă©lĂšves. Mais il est un Ă©lĂ©ment particulier. Seul un tiers des musulmanes le portent en France. Il relĂšve d'une pratique de l'Islam qui estime qu'il faut se rendre visible. Donc, il est en lui-mĂȘme un signe ostentatoire. Faut-il ou non interdire ?En fait, le coup de com' de cet Ă©lu Rassemblement national, parce que c'en est un, nous montre une chose le spectacle est la pire des rĂ©ponses. Nous sommes confrontĂ©s Ă  une visibilitĂ© de plus en plus grande de l'Islam dans l'espace public. Le pire est de voir une organisation de parents d'Ă©lĂšves, la FĂ©dĂ©ration des Conseils de Parents d'ElĂšves FCPE qui autrefois dĂ©fendait la laĂŻcitĂ©, qui fait une campagne d'affichage pour promouvoir les accompagnatrices voilĂ©es. Mais la seule issue n'est pas du tout le spectacle, l'agressivitĂ© ou la stigmatisation, c'est en fait un combat culturel pour dĂ©fendre la laĂŻcitĂ©, l'universalisme, l'Ă©mancipation. Cela passe par l'Ă©ducation, la force de conviction, et certainement pas par les coup de com'. L’actualitĂ© par la rĂ©daction de RTL dans votre boĂźte mail. GrĂące Ă  votre compte RTL abonnez-vous Ă  la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualitĂ© au quotidien S’abonner Ă  la Newsletter RTL Info
Leport du voile est-il compatible avec l'exercice de la profession d'avocat ? La réponse est claire. Dans un communiqué, Pierre-Olivier SUR, bùtonnier du Barreau de Paris et Laurent Martinet, vice-bùtonnier du Barreau de Paris, ont rappelé que « le port de la robe est évidemment exclusif de celui de tout signe religieux distinctif ».
Question Il arrive que dans certains pays, les femmes musulmanes puissent ĂȘtre forcĂ©es Ă  enlever leur voile et de laisser leurs tĂȘtes qu'il leur est permis de faire cela, tout en sachant que quiconque refuse de faire cela, devra faire face Ă  des consĂ©quences telles que perdre son travail ou ĂȘtre expulsĂ© d'Ă©cole ?RĂ©ponse Ce qui se passe dans ces quelques pays est une des choses par lesquelles la personne peut-ĂȘtre - Ta'Ăąla - dit traduction rapprochĂ©e Alif, LĂąm, MĂźm. Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire Nous croyons ! » sans les Ă©prouver ? Certes, Nous avons Ă©prouvĂ© ceux qui ont vĂ©cu avant eux ; Ainsi AllĂąh connaĂźt ceux qui disent la vĂ©ritĂ© et ceux qui mentent. » [1]Ce que je pense est que ces femmes musulmanes dans ces pays, devraient refuser d'obĂ©ir aux gens responsables [souverains] dans ce qui est mauvais, parce qu'obĂ©ir Ă  ceux qui dĂ©tiennent l'autoritĂ© dans ce qui est mal n'est pas - Ta'Ăąla - dit traduction rapprochĂ©e O vous les croyants ! ObĂ©issez Ă  AllĂąh, et obĂ©issez au Messager et Ă  ceux d'entre vous qui dĂ©tiennent le commandement » [2]Si vous rĂ©flĂ©chissez au sens de la signification de ce verset, vous noterez qu'AllĂąh dit traduction rapprochĂ©e ObĂ©issez Ă  AllĂąh, et obĂ©issez au Messager et Ă  ceux d'entre vous qui dĂ©tiennent le commandement » et le verbe obĂ©issez » n'est pas rĂ©pĂ©tĂ© dans le troisiĂšme cas quant Ă  ceux qui dĂ©tiennent le indique que l'obĂ©issance Ă  ceux qui dĂ©tiennent le commandement est secondaire Ă  l'obĂ©issance Ă  AllĂąh et Ă  l'obĂ©issance Ă  Son leur ordre est contraire Ă  l'obĂ©issance Ă  AllĂąh et Son Messager, alors ils ne devraient pas ĂȘtre Ă©coutĂ©s et il ne doit pas y avoir d'obĂ©issance dans ce qui contredit l'obĂ©issance Ă  AllĂąh et Ă  Son Messager. Il n'y a pas d'obĂ©issance Ă  une crĂ©ature dans la dĂ©sobĂ©issance au CrĂ©ateur. »Le malheur que la femme peut rencontrer dans ce type de situation, est quelque chose qu'elle se doit de vivre avec patience, et elle devrait chercher le secours auprĂšs d'AllĂąh - Ta'Ăąla - dans la demandons Ă  AllĂąh qu'Il guide leurs gouvernants dans la ne pense pas qu'on puisse forcer une femme Ă  ne pas porter le voile, Ă  moins que celle-ci quitte sa maison, mais si elle reste Ă  la maison, personne ne pourra la forcer [Ă  retirer son voile], donc qu'elle fasse son possible pour rester chez elle jusqu'Ă  ce qu'elle soit en paix face Ă  cet au Ă©tudes qui la mĂšneront Ă  commettre ce pĂ©chĂ©, cela n'est pas permis, elle devrait plutĂŽt Ă©tudier ce dont elle a le plus besoin pour ce qui est de ses intĂ©rĂȘts religieux et de sa vie ici- est suffisant et peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralement fait Ă  la maison. [3][1] Coran, 29/1-3[2] Coran, 4/59[3] KitĂąb Madjmu'atu Ass'ilat al-'Usrah al-Mouslima » - SHeikh Ibn 'UthaymĂźn, de Mouhammad Ibn Salih Al-’Outheymine - Ű§Ù„ŰŽÙŠŰź Ù…Ű­Ù…ŰŻ ŰšÙ† Ű”Ű§Ù„Ű­ Ű§Ù„ŰčŰ«ÙŠÙ…ÙŠÙ† ReadRetirer son voile par contrainte from the story TĂ©moignage Femmes VoilĂ©es đŸŒč by oumaminata (K H À D I À T Ô U đŸŒč) with 125 reads. sittar, dine, voilĂ©e.

PubliĂ© le 24/06/2011 Ă  0600 , mis Ă  jour le 15/02/2022 Ă  1630 Le 30 mai dernier, lors de l’audience correctionnelle du tribunal de BĂ©ziers, une justiciable a Ă©tĂ© contrainte d’îter son voile islamique pour rentrer dans la salle d’audience. Elle explique "Quand je suis entrĂ© dans la salle du tribunal, un policier m’a demandĂ© d’îter mon voile par respect pour la juge". Elle continue "J’ai acceptĂ© de me prĂ©senter Ă  la barre avec un bandeau sur la tĂȘte. Rien dans la loi française ne m’interdit de me prĂ©senter avec un hijab. Seul Allah peut me demander de dĂ©voiler ainsi ma pudeur." Celle qui se dit victime d’islamophobie s’est convertie Ă  l’Islam il y a plusieurs annĂ©es. Elle est dĂ©cidĂ©e Ă  porter trĂšs loin cette affaire. Elle compte signaler de tels comportements auprĂšs de la Halde Haute autoritĂ© de lutte contre les discriminations et pour l’égalitĂ© comme auprĂšs de la cour EuropĂ©enne des droits de l’Homme. Au tribunal, on confirme qu’il a bien Ă©tĂ© demandĂ© Ă  cette personne d’enlever son voile pour se prĂ©senter devant la juge. "Comme cela est fait pour toutes les personnes qui rentrent avec un couvre-chef." Par ailleurs, cette mĂȘme personne s’en ait pris vertement Ă  la prĂ©sidente du tribunal qui aurait dit "La circoncision Ă©tait un acte de barbarie." Le fils de la plaignante s’étant converti Ă  10 ans Ă  la religion islamique et ayant Ă©tĂ© circoncis, il y a peu. Mais dans la salle d’audience, personne ne se souvient de tels propos, ni les policiers, ni les avocats, pas mĂȘme notre collĂšgue prĂ©sente lors du jugement de cette mĂšre de famille. "On m’accuse de manipuler mon enfant car il s’est converti. Pour moi, ce n’est rien d’autre que du racisme. On en fait une affaire de religion." Mardi, la justice va donner une rĂ©ponse au motif qui lui a valu d’ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  la barre du tribunal. "Je serai prĂ©sente, mais voilĂ©e", dit-elle.

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Miavril 2018, dans un bureau de tabac d'Albi (Tarn), la gĂ©rante d'un bureau de tabac a refusĂ© de donner son colis Ă  une femme sous prĂ©texte qu'elle portait le voile. PrĂ©cisions. À la suite d'une altercation entre une lycĂ©enne et une CPE d'un lycĂ©e Ă  Paris, le nom de la conseillĂšre a Ă©tĂ© divulguĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, et elle a par la suite reçu des insultes et des menaces de menaces de mort, une plainte, des accusations d'islamophobie... Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte vendredi par le pĂŽle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris aprĂšs la plainte d'une ConseillĂšre principale d'Ă©ducation CPE du lycĂ©e Charlemagne Paris, victime de menaces de mort et de harcĂšlement en commence jeudi dernier, quand une Ă©lĂšve voilĂ©e se prĂ©sente au lycĂ©e Charlemagne, pour passer une Ă©preuve du baccalaurĂ©at. La candidate n'appartient pas Ă  ce lycĂ©e et s'y rend seulement pour l'examen. À l'entrĂ©e de l'Ă©tablissement, une CPE demande Ă  la jeune fille de retirer son voile, conformĂ©ment Ă  la loi. C'est lĂ  que les choses s'enveniment, et que deux version coexistent, pour le moment. La version de la lycĂ©enneLa jeune fille explique de son cĂŽtĂ© que dĂšs qu'elle arrive devant la porte du lycĂ©e, la CPE lui demande de retirer "son truc sur la tĂȘte". La candidate dit s'ĂȘtre exĂ©cutĂ©e sur le moment mĂȘme, selon une interview qu'elle a donnĂ©e Ă  RĂ©volution Permanente. Mais d'aprĂšs elle, cela ne suffit pas Ă  la CPE qui ne veut pas la laisser rentrer, et l'accuse de provocation et de venir faire de la propagande sur le lycĂ©enne explique avoir Ă©tĂ© traitĂ©e comme "un monstre", une "malpropre", un "animal", et que la CPE s'est adressĂ©e Ă  elle de façon trĂšs vidĂ©o filmĂ©e Ă  ce moment, publiĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, montre en effet la conseillĂšre de l'Ă©tablissement crier "Tu la mets en veilleuse, on te demande de l'enlever tu l'enlĂšves, point". Toutefois, elle ne prĂ©sente pas le dĂ©but de l'Ă©change et la cause directe de l' lycĂ©enne assure de son cĂŽtĂ© avoir reçu plusieurs tĂ©moignages au sein du lycĂ©e qui font Ă©tat de rĂ©flexions racistes, islamophobes de la part de la CPE. RĂ©volution Permanente a d'autre part recueilli des tĂ©moignages de personnels du lycĂ©e choquĂ©s par la violence de la CPE Ă  l'Ă©gard de la jeune fille, l'une parlant de prĂ©cĂ©dents actes islamophobes dans l' candidate au bac pointe Ă©galement du doigt dans cette situation le gouvernement qui "a menĂ© des attaques Ă  l’encontre des femmes musulmanes notamment contre le port du voile" ce qui a "freinĂ©" leur libertĂ©. La version de la CPEDe son cĂŽtĂ©, la conseillĂšre de l'Ă©tablissement assure que la jeune fille a refusĂ© de retirer son voile quand cela lui a Ă©tĂ© demandĂ©. Selon certains tĂ©moins, la lycĂ©nne Ă©tait dĂ©terminĂ©e Ă  ne pas obĂ©ir, dĂ©clarant en mĂȘme temps "Je vais passer". La CPE aurait alors continuĂ© de lui rappeller qu'elle doit enlever son voile, ce qu'elle ne fait se dĂ©roule peu avant l'Ă©preuve du baccalaurĂ©at, prĂ©vue Ă  14h. Alors qu'elle ne va pas tarder Ă  commencer, le passage pour se rendre dans la salle d'examen est bloquĂ© par la contestation, selon les memes sources. Afin d'Ă©viter tout retard de dĂ©but d'Ă©preuve et dĂ©bloquer l'accĂšs, on demande Ă  la jeune fille de se mettre de cĂŽtĂ©, et le ton CPE perd alors ses nerfs et monte dans les tours devant les refus de la jeune fille. La vidĂ©o relayĂ©e par RĂ©volution Permanente commencerait donc Ă  ce les sources rĂ©unies par BFMTV sont d'accord sur le fait que la jeune fille Ă©tait dans la provocation, mais aussi que la CPE a perdu ses nerfs. En somme, les torts seraient partagĂ©s. Une plainte pour menaces de mortSi une plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, c'est que l'histoire a Ă©tĂ© relayĂ©e sur le rĂ©seau social Twitter - dans des messages aujourd'hui supprimĂ©s - via l'une des amies de la lycĂ©enne, qui a expliquĂ© Ă  BFMTV ne pas avoir assistĂ© Ă  la scĂšne. Dans ce thread, la CPE est traitĂ©e d'islamophobe, ce qui entraine une premiĂšre salve d'insultes et de menaces de mort Ă  son encontre. Puis l'identitĂ© de la conseillĂšre est dĂ©voilĂ©e sur le rĂ©seau, oĂč elle est insultĂ©e, traitĂ©e d'islamophobe, alors que les menaces depuis l'assassinat en octobre 2020 de Samuel Paty, professeur d'histoire-gĂ©ographie, la mise en danger de la vie d'autrui par la diffusion d'informations sur la vie privĂ©e, familiale et professionnelle est devenue un CPE a portĂ© plainte, et une enquĂȘte pour menaces de mort, harcĂšlement moral en ligne et mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations relatives Ă  la vie privĂ©e, familiale ou professionnelle a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanitĂ© et les crimes de haine OCLCH, selon le parquet de Paris Ă  l' une jeune femme a Ă©tĂ© interpellĂ©e et placĂ©e en garde Ă  vue du cĂŽtĂ© d'Amiens, elle est soupçonnĂ©e d'avoir mis en ligne le nom de la CPE. Lors de sa garde Ă  vue, qui a Ă©tĂ© levĂ©e depuis, elle a expliquĂ© qu'elle voulait que la situation de la lycĂ©enne soit portĂ©e Ă  la connaissance de la police, mais qu'elle a vite retirĂ© le tweet qui identifiait la CPE, ce qui est vrai. Aucune dĂ©cision Ă  son encontre n'a Ă©tĂ© prise, mais Ă  ce stade elle n'est pas hors enquĂȘteurs vont maintenant s'attacher Ă  traiter les tweets les plus virulents Ă  l'encontre de la CPE, et Ă  procĂ©der quand c'est possible Ă  d'autres interpellations. Ils ont d'ores et dĂ©jĂ  entendu la CPE et l'Ă©lĂšve, selon l'AFP. Cette derniĂšre n'est pas mise en cause.
Rachida la femme qui a retiré son voile face à Zemmour, est menacée de mort et le raconte chez Hanouna Rachida a expliqué qu'elle avait reçu des menaces de mort pour son geste devant Eric
Lettre adressĂ©e Ă  la mairesse de MontrĂ©al, Mme ValĂ©rie Plante. Nous tenons Ă  vous exprimer notre profonde consternation devant votre dĂ©claration d’ĂȘtre trĂšs ouverte » Ă  l’introduction de signes idĂ©ologiques Ă  caractĂšre religieux, notamment le hidjab, dans les services policiers. Par quelle logique serait-il admis qu’un reprĂ©sentant ou une reprĂ©sentante d’une institution Ă©tatique arbore sa croyance religieuse ou politique ? On ne peut que saluer votre volontĂ© d’assurer la pleine participation de tous les MontrĂ©alais et MontrĂ©alaises dans la fonction publique municipale. Le SPVM n’est pas exemptĂ© d’appliquer les programmes d’accĂšs Ă  l’égalitĂ© permettant de lutter contre la discrimination Ă  l’emploi. Mais cela ne consiste pas Ă  modifier les rĂšglements afin de se plier aux exigences des demandeurs d’emploi. Les institutions doivent ĂȘtre reprĂ©sentatives des citoyens et citoyennes en tant qu’individus, et non en tant que membres de communautĂ©s religieuses. C’est d’autant plus aberrant dans une sociĂ©tĂ© historiquement dĂ©terminĂ©e par un processus de sĂ©cularisation, qui lui a permis de se dĂ©tacher de l’emprise de la religion. En ce qui concerne votre initiative d’une Table sur la diversitĂ©, l’inclusion et la lutte contre les discriminations », nous vous invitons Ă  prendre connaissance de notre mĂ©moire dĂ©posĂ© dans le cadre du Forum sur la valorisation de la diversitĂ© et la lutte contre la discrimination » du ministĂšre de l’Immigration. Nous y expliquons que la vision stĂ©rĂ©otypĂ©e des musulmans associĂ©s Ă  une communautĂ© musulmane », reprĂ©sentĂ©e, de surcroĂźt, par une idĂ©ologie de l’islam politique, est une entrave Ă  notre intĂ©gration. Merci de tenir compte de nos arguments avant d’entreprendre des modifications aux rĂšglements de la Ville dont nous pourrions faire les frais. Pour ce qui est du hidjab, sur quel fait vous basez-vous pour considĂ©rer qu’il est reprĂ©sentatif des musulmanes ? Il fait l’objet de dĂ©bats Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme du monde musulman. Le SPVM devrait-il s’assurer de reprĂ©senter aussi la femme musulmane non voilĂ©e ? Et comment le faire ? Il est illĂ©gal pour un employeur de demander quelle est la religion de son employĂ©. Cet anonymat religieux, rendu possible grĂące Ă  la Charte des droits et libertĂ©s de la personne, rĂ©digĂ©e au moment oĂč le QuĂ©bec se libĂ©rait du contrĂŽle excessif de l’Église, est une avancĂ©e et un Ă©lĂ©ment de progrĂšs dans une sociĂ©tĂ©. Souhaitez-vous faire marche arriĂšre sur ce principe ? À en croire le conseiller municipal Marvin Rotrand, l’enjeu consisterait Ă  mettre au point un modĂšle approuvĂ© de hidjab », comme si l’affaire se rĂ©sumait Ă  de simples considĂ©rations sĂ©curitaires et vestimentaires. Or, les signes religieux sont lourds de signification. Ils renvoient Ă  des idĂ©ologies qui sont souvent source de tensions et Ă©voquent parfois des Ă©vĂ©nements sanglants. Un symbole de violence Par exemple, le voile est symbole de violence pour beaucoup de femmes ayant vĂ©cu la guerre menĂ©e par les islamistes contre les civils en AlgĂ©rie, ou pour celles qui viennent d’Iran, oĂč enlever le voile entraĂźne la prison. Comment ces femmes pourraient-elles se confier Ă  une policiĂšre portant le hidjab ? Il en est de mĂȘme pour toutes celles qui ont fui son imposition par la barbarie. Avez-vous pensĂ© Ă  elles ? Au-delĂ  du discours idyllique des promoteurs du voile, la vĂ©ritĂ© est tout autre. Il est une barriĂšre efficace imposĂ©e aux femmes pour restreindre leur champ de libertĂ© et contrĂŽler leur sexualitĂ©. En aucun cas l’assouplissement des lois et rĂšglements pour permettre le voile n’aidera les femmes Ă  s’émanciper. Les lois laĂŻques sont celles qui protĂšgent le mieux les droits des femmes. Madame la Mairesse, en affichant une grande ouverture au voile, vous privilĂ©giez une idĂ©ologie qui s’imprĂšgne de l’intĂ©grisme islamiste et, par lĂ  mĂȘme, vous pavez l’enfer des autres de vos bonnes intentions », comme le dit Chahdortt Djavann, une femme ayant subi le rĂ©gime islamique d’Iran. Les exemples internationaux ne manquent pas pour illustrer le contrĂŽle de la femme par le voile. MĂȘme au QuĂ©bec, plusieurs cas de crimes d’honneur liĂ©s au voile sont rĂ©pertoriĂ©s, dont rĂ©cemment celui d’un pĂšre de famille de Gatineau accusĂ© au criminel parce qu’il battait sa fille qui refusait de porter le hidjab. D’aprĂšs l’agente de police, l’adolescente a trouvĂ© le courage de dĂ©noncer la situation ». Croyez-vous que cette jeune fille se serait confiĂ©e si l’agente avait Ă©tĂ© voilĂ©e ? Les policiers et policiĂšres sont des intervenants de premiĂšre ligne. La prioritĂ© n’est pas d’assurer du travail aux femmes qui refusent de se plier aux rĂšgles de l’emploi. Elle est de s’assurer de la sĂ©curitĂ© de tous les citoyens et citoyennes et de les protĂ©ger de toute pression communautariste indue ou de harcĂšlement psychologique. Madame la Mairesse, permettre le port de signes religieux aux reprĂ©sentants de l’État contrevient au devoir de neutralitĂ©, comme le dit Guy Rocher, un des pĂšres de la RĂ©volution tranquille. La majoritĂ© des QuĂ©bĂ©coises et des QuĂ©bĂ©cois, de toutes les origines, n’en veulent pas. En 2013, un sondage LĂ©ger montrait que 78 % des personnes sondĂ©es Ă©taient pour une interdiction des signes religieux chez les policiers. Il serait bon de ne pas balayer du revers de la main cette aspiration des QuĂ©bĂ©cois sous prĂ©texte que c’est dans l’air du temps ». C’est par une rĂ©elle laĂŻcisation des institutions de l’État, et en premier lieu de la police, qu’il est possible d’accueillir tous les citoyens, dans le respect et l’ouverture, quelle que soient leurs origines nationale, ethnique ou leur religion. *La lettre est signĂ©e par les signataires principaux Ferid Chikhi, conseiller en emploi; Nadia El-Mabrouk, professeure, DIRO, UniversitĂ© de MontrĂ©al; Ali Kaidi, doctorat en philosophie; Leila Lesbet, enseignante TES. Autres signataires Mohand Abdelli, P. Eng.; Nora Abdelli, infirmiĂšre; Saleha Abdenbi, enseignante; Fatima Aboubakr, directrice de garderie; El Mostapha Aboulhamid, professeur, DIRO, UniversitĂ© de MontrĂ©al, Ă  la retraite; Rachida Ait Tahar, enseignante; Idir Atif, Ă©bĂ©niste; Katia Atif, intervenante communautaire; Amani Ben Amar, agente financiĂšre, CIUSSS–Centre-Sud de l’üle de MontrĂ©al; Radhia Ben Amor, coordinatrice de recherche; Leila Bensalem, enseignante; Adel Bichara, ex-propriĂ©taire d’entreprise, Ă  la retraite; Nawal Bouchareb, citoyenne; Zahra Boukersi, enseignante; Amel Chikhi, biologiste; Hassina Chouaki, citoyenne; Claude Kamal Codsi, entrepreneur; Nariman Derky, poĂšte; Hakima Djermoune, inspectrice au contrĂŽle de la qualitĂ© pharmaceutique; Nadia Fahmy-Eid, historienne fĂ©ministe; Aziz FarĂšs, auteur et journaliste; Ines Hadj Kacem, Ă©tudiante; Amel Haroud, gestionnaire; Hassiba Idir, gestionnaire; Idriss Idir, ingĂ©nieur; Nacer Irid, ingĂ©nieur; El-Houssine Idrissi, concepteur ingĂ©nierie; Fadhila Jabnoun, retraitĂ©e; Rabah Kadache, enseignant; Samy Kartout, administrateur de systĂšmes informatiques; Radia Kichou, citoyenne; Siham Kortas, enseignante Ă  la retraite; Nacera Krim, architecte; Karim Lassel, consultant en dĂ©veloppement organisationnel Ă  la retraite; Mona Latif-Ghattas, Ă©crivaine; Leila Mahiout, ingĂ©nieur informatique; Abdelhakim Medjahed, assistant immĂ©diat soin infirmier; Abdallah Mohamed-SaĂŻd, travailleur autonome; Salimata Ndoye Sall, intervenante sociale; Boussad Oukil, entrepreneur; Sandra Sahli, enseignante en Ă©lectronique industrielle; Farid Salem, prĂ©sident de l’association SolidaritĂ© QuĂ©bec-AlgĂ©rie; Ferroudja Si Hadj Mohand, Ă©ducatrice; Khaled Sulaiman, journaliste; Zabi EanĂ€yat-ZĂąda, auteur et confĂ©rencier. 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Ilest permis Ă  la femme musulmane de retirer son voile devant ses mahram. Celui-ci est toute personne qu’une femme ne pourra jamais Ă©pouser, soit pour la parente (le pĂšre , le
Chaque annĂ©e, le troisiĂšme dimanche de septembre, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne en hommage aux 46 hĂ©roĂŻnes de Dadi-Yurt qui, en 1819, ont prĂ©fĂ©rĂ© se suicider plutĂŽt que de suivre les soldats russes qui les avaient capturĂ©es. Selon les militantes des droits humains, cette commĂ©moration est une insulte Ă  l’égard du statut actuel de la femme tchĂ©tchĂšne. En TchĂ©tchĂ©nie, le simple fait d’ĂȘtre belle est dĂ©jĂ  une malĂ©diction enlĂšvements par la force, traite des femmes ou crime d’honneur, les menaces sont nombreuses. Sous le rĂšgne du prĂ©sident Kadyrov, les coutumes patriarcales se sont encore durcies Ă  l’égard des femmes. Viennent s’y ajouter les rĂšgles de l’islam radical et la rĂ©pression politique menĂ©e par une dictature pilotĂ©e depuis Moscou. Les militantes des droits humains sont persĂ©cutĂ©es, et leur assassinat reste impuni.***A son arrivĂ©e en Suisse, une mĂšre explique qu’elle ne peut plus vivre en TchĂ©tchĂ©nie parce que sa fille de 15 ans, Selima **, est belle et que sa plus jeune fille s’apprĂȘte Ă  le devenir aussi, qu’il est donc grand temps de fuir et qu’elle demande l’asile politique. Pour prouver ses dires, elle montre au policier suisse mĂ©dusĂ© les cheveux de jais de sa fille comme s’il s’agissait de traces de torture. La beautĂ© fĂ©minine comme motif d’obtention de l’asile?Il est effectivement dangereux d’ĂȘtre jeune, femme et belle en TchĂ©tchĂ©nie. Le regard du prĂ©sident Kadyrov pourrait s’attarder sur la peau de velours de Selima. Les kadyrovzy, les 20 000 hommes qui forment l’armĂ©e privĂ©e du prĂ©sident, savent interprĂ©ter le moindre dĂ©sir dans son regard. Du coup, ils enlĂšvent Selima et la toute nouvelle maĂźtresse du prĂ©sident reçoit un appartement dans les immeubles pompeux fraĂźchement construits Ă  Grozny. Ni Selima, ni sa famille, n’ont les moyens de se rebeller contre la puissance affichĂ©e de ce souverain absolu de 34 ans, protĂ©gĂ© de Poutine. D’une part, ils sont recouverts d’argent, d’autre part, ils savent que toute rĂ©volte est punie de torture et de trafiquants de femmes sont Ă©galement Ă  l’affĂ»t de leur marchandise. Un imam raconte l’histoire de la belle villageoise Sargan, qui a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e comme esclave sexuelle dans une rĂ©gion du sud de la Russie. AprĂšs quelques mois, on l’a placĂ©e devant un choix soit on te vend dans un pays arabe, soit on dit Ă  ta famille ce que tu fabriques. Sargan a optĂ© pour la mort entre les mains des siens. L’imam ayant appris des villageois que la famille de Sargan avait jurĂ© de tuer tous ceux qui avaient sali son honneur, il a devancĂ© les frĂšres de Sargan, poussĂ©s au crime d’honneur, l’a sauvĂ©e, cachĂ©e et souhaite dĂ©sormais l’ geste chevaleresque rare. Les victimes de violence sexuelle ne suscitent guĂšre de compassion. Dans le Nord-Caucase, par tradition, une jeune femme ne jouit d’aucun droit. Lorsqu’elle est abusĂ©e, la sociĂ©tĂ© la considĂšre comme coupable, obĂ©issant ainsi Ă  un rĂ©flexe dĂ©fensif. Certes, les hommes de sa famille devraient tuer les responsables du mĂ©fait pour obtenir vengeance. Mais aujourd’hui, ceux-ci sont devenus trop puissants. Il est bien plus commode de conjurer la honte qui a rejailli sur la famille en assassinant une victime sans dĂ©fense. Comment a-t-elle osĂ© rester en vie?Le suicide collectif qui s’est dĂ©roulĂ© pendant la guerre du Caucase 1816-1826 lorsque, sur ordre du tsar, le gĂ©nĂ©ral russe Ermolov a soumis les tribus du Nord-Caucase, est servi comme modĂšle de comportement aux femmes tchĂ©tchĂšnes. Le 15 septembre 1819, le prospĂšre village de Dadi-Yurt a Ă©tĂ© pilonnĂ© par l’artillerie russe, puis incendiĂ©. Les dĂ©fenseurs du village ont Ă©tĂ© tuĂ©s, et 46 jeunes femmes capturĂ©es. Lors de la traversĂ©e du fleuve Terek, les femmes enlevĂ©es se sont prĂ©cipitĂ©es dans les flots et ont entraĂźnĂ© leurs ravisseurs dans la les inspiratrices des femmes kamikazes d’aujourd’hui? L’agent du Kremlin Ramzan Kadyrov, qui a dĂ©cidĂ© que le troisiĂšme dimanche de septembre serait la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne, ne peut pas tirer ce parallĂšle. Cette annĂ©e, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more pour la deuxiĂšme fois ses hĂ©roĂŻnes dĂ©sespĂ©rĂ©es. Si les femmes et les nombreuses maĂźtresses de Kadyrov prenaient vraiment les suicidĂ©es de Dadi-Yurt comme modĂšles, la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne pourrait bien se muer en derniĂšre journĂ©e de sa vie. Pourtant, elles peuvent provisoirement s’échapper de leur cage dorĂ©e et s’adonner au shopping sous Ă©troite surveillance. Les rues commerçantes de Grozny sont alors barricadĂ©es et des kadyrovzy lourdement armĂ©s entrent en culture nord-caucasienne de la honte sexuelle n’empĂȘche en rien que la femme soit honteusement exploitĂ©e pour la jouissance de l’homme. Mais elle empĂȘche que la disparition de femmes soit documentĂ©e et divulguĂ©e. Sans parler de derniĂšre, quand deux sƓurs, Khischan et Sulikhan, ont disparu, leur famille n’a pas osĂ© les faire rechercher par la police. Une telle dĂ©marche aurait portĂ© atteinte Ă  son honneur. Sans compter que les autoritĂ©s auraient pu accuser Khischan et Sulikhan d’avoir rejoint les combattants dans la montagne. Dans la TchĂ©tchĂ©nie pacifiĂ©e», de lutte contre le terrorisme», le clan est tenu pour responsable des agissements de ses parents de ceux qui rejoignent le djihad contre Moscou subissent la torture. Et leur maison est dynamitĂ©e. La derniĂšre fois que Khischan et Sulikhan ont Ă©tĂ© vues, elles montaient dans une voiture qui a pris la direction de Grozny. EspĂ©raient-elles un destin meilleur auprĂšs des adversaires barbus de Moscou – par exemple en devenant des veuves noires. Ou sont-elles devenues les esclaves sexuelles de l’entourage de Kadyrov? Dans les quartiers les plus fermĂ©s de Grozny, il existe de vĂ©ritables palaces, dans lesquels de petites mains fĂ©minines sont exploitĂ©es sans percevoir le moindre les femmes, il n’existe aucune perspective sĂ©duisante. AprĂšs la guerre, le niveau de l’instruction s’est dĂ©gradĂ©. Seules celles qui peuvent graisser la patte des responsables ont accĂšs aux Ă©coles supĂ©rieures. Et, avec un taux de chĂŽmage estimĂ© Ă  75%, voire 80%, les chances de trouver un emploi sont faibles. De toute façon, ce sont les hommes de la famille qui dĂ©cident si une femme peut travailler ou Ă©tudier. Cette sociĂ©tĂ© ne connaĂźt qu’une option marie-toi le plus vite possible et bien Ă©gal avec mariage est une protection qui a fait ses preuves. AprĂšs que Kadyrov a posĂ© un long regard suspect sur Asiyat, celle-ci s’est dĂ©pĂȘchĂ©e d’épouser le premier venu. Lorsqu’une femme est mariĂ©e, elle appartient Ă  son Ă©poux et devient inintĂ©ressante pour les autres hommes. Plus vite une femme passe du clan de son pĂšre Ă  celui de son mari, plus tĂŽt sa famille est dĂ©barrassĂ©e de la crainte de perdre son honneur. Il n’est pas rare que des jeunes filles de 14 ou 15 ans quittent l’intimitĂ© de leur cercle traditionnel rapt de la fiancĂ©e a retrouvĂ© toute sa popularitĂ©. Quand Ilyas a repĂ©rĂ© Seda, il a organisĂ© son enlĂšvement par des amis et des hommes de sa famille. Ils ont fait le guet de l’innocente, l’ont entraĂźnĂ©e dans une voiture prĂ©parĂ©e Ă  cet effet et l’ont amenĂ©e dans la maison d’Ilyas, oĂč elle a Ă©tĂ© soumise Ă  un lavage de cerveau. De l’opinion de chacun, il valait mieux pour Seda et sa famille qu’elle se soumette. Seda, Ă  qui ses parents ont inculquĂ© la modestie, s’est sentie flattĂ©e d’avoir suffisamment de valeur pour ĂȘtre la famille de Seda, furieuse, a voulu reprendre sa fille, la jeune femme leur a expliquĂ© que le rapt Ă©tait son dĂ©sir le plus cher. Certes, la famille pouvait refuser de cĂ©der Ă  ce vƓu le plus cher», mais ensuite on aurait pu continuellement reprocher Ă  Seda tu as Ă©tĂ© enlevĂ©e sans te marier. Et Seda aurait Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme souillĂ©e, bref comme une femme de seconde main. La peur de l’enlĂšvement attache encore plus fortement la femme Ă  son foyer, ce qui paraĂźt juste Ă  cette sociĂ©tĂ© professeure d’UniversitĂ© Lipchan Bassajeva, laurĂ©ate du Prix des droits humains de Weimar en 2005, a fondĂ© en 2002 Ă  Grozny un centre de rĂ©habilitation, DignitĂ© de la femme, pensĂ© Ă  l’origine comme un refuge pour les femmes victimes de la violence des soldats russes. Ce centre, cofinancĂ© par la Commission coopĂ©ration-dĂ©veloppement Ă  BĂąle, offre aujourd’hui Ă  toutes les femmes, en plus de soins gynĂ©cologiques, un soutien psychologique et juridique. Il mĂšne aussi des sur 200 femmes interrogĂ©es, presque 90 ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© enlevĂ©es par la force pour ĂȘtre mariĂ©es. Sous le rĂ©gime soviĂ©tique, l’enlĂšvement de la fiancĂ©e Ă©tait courant, mais le fiancĂ© devait obtenir l’accord de la jeune fille. En cette brutale pĂ©riode d’aprĂšs-guerre, ce consentement est de plus en plus souvent rĂ©sultat du sondage l’obligation faite Ă  une femme de passer toute sa vie avec un homme totalement inconnu d’elle est jugĂ©e inacceptable par la plupart des femmes interrogĂ©es. Il faut dĂšs lors saluer le pas franchi en octobre pour endiguer l’enlĂšvement des femmes en vue de les marier. Un oukase du prĂ©sident Kadyrov prĂ©voit de punir d’une amende – un million de roubles un peu plus de 31 000 francs – le pĂšre de celui qui aura enlevĂ© une femme pour la forcer Ă  l’épouser; une rĂ©paration Ă  verser au pĂšre de la mariĂ©e. Ce n’est pas tout tout ecclĂ©siastique qui poussera un pĂšre Ă  marier sa fille de force perdra son poste. Cela dit, il est interdit d’oser mettre en doute le libre choix» des Ă©pouses du prĂ©sident
Le plus tĂŽt possible aprĂšs la cĂ©rĂ©monie de mariage – Ă  laquelle l’épousĂ©e ne participe pas puisqu’elle doit rester des heures durant, vĂȘtue de blanc, muette dans un coin – son ventre doit s’arrondir, sans quoi son mari passe pour un minus. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, le ventre rebondi de sa femme prouve sa virilitĂ©. Les enfants appartiennent en consĂ©quence au clan du pĂšre. Et si la belle-fille ne se montre pas docile, si elle ne trime pas du soir au matin, si elle ne demande pas la permission pour sortir un instant, si elle n’accepte pas la violence domestique, amplifiĂ©e par le stress de la guerre, alors elle peut ĂȘtre rĂ©pudiĂ©e par son mari et doit retourner dans la maison de ses perd ses enfants qu’elle n’a mĂȘme plus le droit de voir si le clan paternel en dĂ©cide ainsi. Son ventre ne lui appartient jamais. Son cƓur non plus. Elle n’hĂ©rite de rien non plus. Seuls les garçons ont le droit d’hĂ©riter. Une veuve, et il en existe beaucoup dans ce pays aprĂšs deux cruelles guerres coloniales, doit choisir soit je vis avec mes enfants, soit je vis avec un autre homme. Si elle se remarie, elle dĂ©mĂ©nage seule dans la maison de son nouvel Ă©poux.DignitĂ© de la femme» soutient les divorcĂ©es et les veuves dans leur combat juridique pour rĂ©cupĂ©rer leurs enfants. En TchĂ©tchĂ©nie prĂ©vaut la Constitution russe selon laquelle les enfants sont presque automatiquement confiĂ©s Ă  la mĂšre. Mais intenter un procĂšs contre son ex-mari ou son clan signifie toutefois de braver l’adat, un code de conduite non Ă©crit et moyenĂągeux. Si le tribunal donne la garde des enfants Ă  la mĂšre, l’homme le plus ĂągĂ© du clan paternel peut argumenter face au plus ĂągĂ© du clan maternel vous avez enlevĂ© nos enfants et jetĂ© l’opprobre sur nous. Nous nous vengerons si vous ne nous donnez pas rĂ©paration. Dans ce cas, le clan maternel rend les enfants, car l’adat se situe au-dessus de la droit Ă  l’amour, le droit de possĂ©der sa propre famille et le droit de dĂ©cider de sa vie n’existent guĂšre pour les ĂȘtres de sexe fĂ©minin du Nord-Caucase. Une Tché­tchĂšne ne peut Ă©pouser qu’un TchĂ©tchĂšne, ou tout au plus un Ingouche, bien que, pour une femme exigeante, il n’existe que peu de candidats appropriĂ©s. De nombreux jeunes hommes sont morts ou ont Ă©migrĂ©. Et, dans les Ă©coles bombardĂ©es et les camps de rĂ©fugiĂ©s en Ingouchie, ceux qui sont restĂ©s ont reçu dans leur chair et pour toute Ă©ducation la conviction que la violence brute Ă©tait la meurtre conjugal a quadruplĂ© en Russie du fait des vĂ©tĂ©rans de TchĂ©tchĂ©nie, a Ă©crit le journal russe Kommersant au dĂ©but de ce siĂšcle, en pleine seconde campagne de TchĂ©tchĂ©nie. Les soldats traumatisĂ©s par la guerre ne bĂ©nĂ©ficient d’aucune prise en charge psychologique, ils rĂ©agissent avec fureur Ă  la moindre contrariĂ©tĂ©. En TchĂ©tchĂ©nie Ă©galement, la violence de la guerre et les mĂ©thodes raffinĂ©es de torture systĂ©matique pratiquĂ©es dans les camps de filtration» russes en TchĂ©tchĂ©nie, un homme sur trois y a sĂ©journĂ© ont dĂ©clenchĂ© des excĂšs, sur le plan politique aussi bien que tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne reflĂšte l’état moral du pays quand Kadyrov ne rĂ©cite pas une priĂšre, il piĂ©tine en se moquant les cadavres de prĂ©tendus combattants islamiques. Et on voit son entourage imiter son exemple. Puis, le pĂšre de la nation prĂ©sente un nouveau concours de beautĂ©, avant de se reposer de son Ă©puisante fonction Ă  la tĂȘte du pays dans les bras de la nouvelle Miss fin 2008, en TchĂ©tchĂ©nie, sept femmes entre 18 et 30 ans ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es d’une balle dans la tĂȘte. Un film vidĂ©o montre deux d’entre elles et l’on entend des voix d’hommes qui disent en langue tché­tchĂšne tu as forniquĂ© avec moi; et toi avec moi. Puis, les deux sont tuĂ©es devant la camĂ©ra. Le reproche qu’on leur fait n’est pas clair. Se sont-elles prostituĂ©es? Ont-elles Ă©tĂ© violĂ©es? A qui ont-elles portĂ© prĂ©judice? Le but de cette vidĂ©o – faire peur – est atteint, et les meurtriers resteront Nuchadschiev, le reprĂ©sentant des droits humains au sein du gouvernement Kadyrov, a dĂ©clarĂ© que les femmes des tribus montagnardes devaient respecter un code, et que les hommes de leur famille qui se sentaient outragĂ©s par le comportement de leurs femmes, se faisaient justice. Qu’il se soit agi ici de meurtres commis par des membres de leur famille semble peu vraisemblable aux militantes des droits de l’homme. Car les sept femmes ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es en quelques jours dans des lieux diffĂ©rents et selon le mĂȘme port obligatoire du voile fait partie des mesures disciplinaires prises par Kadyrov, que ce soit dans les administrations, dans les Ă©coles, dans tous les bĂątiments publics. Et cela en contradiction avec la tradition tchĂ©tchĂšne selon laquelle seule sa famille est responsable de l’apparence d’une femme. RĂ©cemment, des kadyrovzy ont lancĂ© de la teinture sur les cheveux des femmes qui osaient sortir sans voile dans les rues de Grozny. Cette teinture n’est pas lavable, et la femme doit couper sa chevelure. Selon l’adat, les cheveux des femmes sont intouchables pour les hommes Ă©trangers Ă  la famille. Pourtant, plus rien ni personne n’est intouchable dans l’empire de Kadyrov, hormis lui-mĂȘme. Cette sociĂ©tĂ© archaĂŻque, qui place trĂšs haut l’autonomie du clan, plie devant l’autoritĂ© d’un seul homme – l’homme Ă  tout faire de Poutine. L’homme tchĂ©tchĂšne se sent humiliĂ©, et il se venge sur les militantes des droits humains sont contraintes de collaborer avec des autoritĂ©s toutes dĂ©vouĂ©es au Kremlin, qui leur prennent leur argent et qui surveillent leur travail. Nurdi Nuchadschiev a soumis une proposition Ă  la Douma demandant que toutes les ONG qui reçoivent un soutien financier de l’Occident soient interdites. Vingt ans aprĂšs la chute de l’Union soviĂ©tique, l’Occident retrouve son rĂŽle d’ennemi. A Grozny, le Service fĂ©dĂ©ral de sĂ©curitĂ© russe FSB qui Ɠuvre main dans la main avec le FSB tchĂ©tchĂšne contre les militantes des droits humains, qualifie celles-ci d’espionnes au service de l’Occident, les poursuit et les soit elles Ă©migrent, soit elles dorment dans un lieu diffĂ©rent tous les soirs – car les kadyrovzy surgissent Ă  l’aube, sans prĂ©avis. AprĂšs les meurtres des deux militantes des droits humains Natalia Estemirova et Zarema Sadulajeva, leurs collĂšgues sont averties. Non seulement la jeune Zarema Sadulajeva a eu les os brisĂ©s, mais enceinte de quatre mois, elle a Ă©tĂ© violĂ©e avant d’ĂȘtre exĂ©cutĂ©e – ainsi sa tribu est-elle dĂ©shonorĂ©e Ă  titre posthume. VoilĂ  comment cela se mort seule ne fait plus peur, elle est devenue trop banale. Les terroristes islamistes» abattus sont exhibĂ©s sans tĂȘte en tant que trophĂ©es Ă  la tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne. Ainsi que le rĂ©sume Lipchan Bassajeva En matiĂšre d’enlĂšvements et de meurtres, nous disposons des mĂȘmes droits que les hommes.» Les meurtriers de Zarema Sadulajeva n’étaient pas masquĂ©s, certains qu’ils Ă©taient que leur impunitĂ© durerait Ă©ternellement. MĂȘme si le prĂ©sident Medvedev a promis de mettre les auteurs face Ă  leur responsabilitĂ©, il ne s’est rien troisiĂšme dimanche de septembre, Kadyrov cĂ©lĂšbre une moralitĂ© fĂ©minine vieille de deux siĂšcles plutĂŽt morte que dĂ©shonorĂ©e. Les martyres de Dadi-Yurt avaient endossĂ© le rĂŽle traditionnel de la femme tchĂ©tchĂšne au service de leur patrie. L’imagerie officielle cĂ©lĂšbre cette TchĂ©tchĂšne belle, libre et fiĂšre, volontaire et passionnĂ©e, Ă©gale de l’homme, qui dĂ©cide pour elle-mĂȘme et qui possĂšde une forte personnalitĂ©. Mais aux femmes qui correspondent Ă  cette image traditionnelle, aux femmes engagĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, on ne souhaite qu’un seul destin – de sombrer dans la passivitĂ© irrĂ©mĂ©diable du suicide. A cĂŽtĂ© des islamistes, ces femmes sont considĂ©rĂ©es comme la principale menace contre la stabilitĂ© de Grozny tant vantĂ©e par Poutine et par son fils spirituel. Grozny, cette nĂ©cropole oĂč les assassins vivent en toute sĂ©curitĂ©. * L’auteure de ce texte est journaliste et Ă©crivaine. Elle a Ă©tĂ© correspondante de guerre en TchĂ©tchĂ©nie. Son dernier roman, Die beste aller Welten Le meilleur de tous les mondes, publiĂ© en 2008 aux Editions Ebersbach, est un best-seller en Allemagne. Rens. ** Par Ă©gard pour les personnes concernĂ©es et leurs familles, tous les prĂ©noms ont Ă©tĂ© modifiĂ©s. .
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  • devant qui la femme peut enlever son voile